Ma deuxième séance de cette Fête du Cinéma 2011 s’est faite avec London Boulevard. Première Réalisation pour William Monahan qui a précédemment brillé en tant que scénariste sur d’autres très bonnes productions. D’après l’affiche d’ailleurs, il serait le fabuleux scénariste du film « Les Infiltrés » de Scorcese… A croire que ce soit une production originale alors qu’en fait ce n’est qu’un remake, très bon nous sommes d’accord, mais qu’un remake tout de même du très bon Infernal Affairs ! Alors pourquoi ne pas avoir cité les autres ? Son boulot de scénariste sur des productions telles que Kingdom of Heaven ou Mensonges d’Etat aurait aussi largement pu être mis en valeur. Un coup Marketing que les cinéphiles n'apprécieront pas forcément... Bref, ce premier film en tant que réalisateur est-il réussi ?
Mitchel (Colin Farrell) sort de prison plein de bonnes intentions. Pourtant, lorsqu’il tombe sur son vieil ami Billy, un petit voyou à la recherche d’un complice, il accepte de l’aider en échange d’un toit. Incapable de rompre avec son passé, Mitchel fait la connaissance de Charlotte (Keira Knightley), une star de cinéma terrée dans un luxueux hôtel particulier pour échapper aux hordes de paparazzi, dont il devient rapidement le garde personnel. Charlotte et Mitchel se rapprochent, envisageant même ensemble une nouvelle vie à Los Angeles. Mais il a déjà attiré l’attention de Gant, un puissant parrain de la pègre, qui voit en lui un atout précieux pour ses affaires. Quand Mitchel refuse, Gant décide de le faire plier, ne reculant devant rien pour arriver à ses fins…
J’ai vraiment apprécié ce film. J’aimerais m’arrêter la tant les critiques sont négatives à son sujet. De plus, quand je fais le bilan de ce que j’ai pu voir tout au long de ces cent et quelques minutes, j’ai du mal à me dire que je voudrais le revisionner un jour, et pourtant si ! Tout le paradoxe de London Boulevard vient du fait qu’on a pour sa première fois un très bon Scénariste qui s’essaie au rôle de Producteur et Réalisateur, et qui se foire complètement côté scénario alors qu’au niveau de la Réalisation, c’est très bon ! L’ambiance à l’Anglaise est bien présente et apporte du caché à l’œuvre, mais le scénario ne pousse jamais en profondeur, ce qui fait tomber le soufflet assez rapidement.
On a un ancien gangster qui pourrait énormément apporter au film, de par la terreur qu’il inspire aux petites frappes qu’il croise, mais la scénario ne va pas chercher une seconde dans son passé, ses faits, pour plus se concentrer sur sa rédemption et son intégration au sein de l’hôtel privé de Charlotte. Le Colin Farrell qu’on connaît ne se montre donc pas vraiment sauf lors de quelques brefs passages vite expédiés, afin de mieux se concentrer sur le petit jeu qui s’installe entre lui et Charlotte, Keira Knightley, que je n’ai pas beaucoup apprécié. Je ne suis pas vraiment fan de l’actrice à la base, et au risque d’en révolter quelques uns, je l’ai trouvé d’une maigreur ! Je n’ai pas été séduit une seule seconde, et peut-être est-ce au final un bon point, tant sa vie semble difficile ?
Quelques bonnes vannes à l’anglaise et une très bonne Bande Originale forcent le passage et il faut avouer, même si j’aurais largement plus vu Philip Seymour Hoffman dans ce rôle (Oui, il est pas anglais mais bon, ce rôle lui irait à merveille), que Ray Winstone dans le rôle du Mafieux Gant joue excellemment bien et rajoute un peu de tension au film. Au final le Scénario se perd dans trop de petits détails comme la vie de la sœur de Mitchell qui ne nous touche jamais, et ne creuse pas assez le passé de notre héros, tout comme la scène de fin aussi vite finie qu’elle n’a commencé ! Un petit clin d’œil à la American History X à la toute fin histoire de montrer que la rédemption n’est pas toujours évidente, et nous voila à la fin. Il est difficile de croire qu’un bon scénariste se plante à ce point sur la première réalisation, malgré tout j’ai passé un bon moment… Et je me demande encore pourquoi j’en garde un si bon souvenir ! La magie à l’anglaise !
Note : 6,5/10
