Après une première saison que j’ai trouvé monstrueuse (Ma critique juste ici), je ne pouvais passer à côté de cette suite sous aucun prétexte. Jonchée de 13 épisodes cette fois, la Saison 2 promet d’être plus intéressante que jamais et revient avec les mêmes acteurs, dont l’extraordinaire Bryan Cranston qui a entre temps remporté pour son rôle de Walter White l’Emmy Award du Meilleur Acteur dans une série dramatique, preuve en est que cette série a quelque chose que d’autres n’ont pas… Et vous n’avez encore rien vu !!
Vince Gilligan est un homme bourré de talent. Créateur, Réalisateur et Scénariste de Breaking bad, il a prouvé par ses mises en scènes et ses idées ingénieuses qu’il pouvait tenir en haleine des milliers de téléspectateurs avec un scénario à la base très commun. Et son scénario, il le fait reprendre exactement la ou il s’était arrêté avec la première saison… Enfin juste après nous avoir montré la fin du Season Final de cette suite ! Car la force de Gilligan c’est la surprise, nous montrer la fin dès le début, que ce soit de l’épisode ou de la saison toute entière, de sorte à canaliser toutes nos pensées vers cet objectif… Un ours en peluche rose (Mais que fiche l’ours en peluche de Toy Story 3 la ??!!!) moitié brûlé flottant dans la piscine de Walt… Bien sûre on ne sait pas à ce moment la que ce sont les dernières images de la saison, mais imaginez un peu la sensation procurée lorsqu’on se rend compte du petit jeu du Réalisateur.
Pourtant vous n’aurez pas trop le temps d’y penser pendant cette saison. Vous aurez beau souvent assister à des flashforwards troublants, le rythme est tellement soutenu que le temps passera à une vitesse folle. De la même manière que pour la première partie de la série, vous aurez toujours du mal à vous dire que vous ne regarderez qu’un épisode. Les fondations posées, Walt s’est donc fait un nom dans le domaine de la Méth : Heisenberg, son nom de code, est devenu le meilleur cuistot du marché, et son produit, la Méth bleue, est très convoitée et se vend à un prix très élevé. C’est ainsi qu’il va passer, avec son associé Jesse, un accord avec le gros caïd du coin : Tuco. Le problème, c’est que Tuco est méchamment accro à la Méth et devient carrément parano. De fil en aiguille, ils vont être amenés à en découdre avec le lascar avant de se lancer dans leur propre commerce, Walt à la production et Jesse à la revente. Des tonnes de choses vont se passer, notamment dans les vies respectives de nos deux acolytes : Jesse va tomber amoureux de sa voisine et sombrer avec elle dans la drogue, tandis que la famille de Walt apprend qu’il a un cancer. Tout part dans tous les sens, les vraies personnalités commencent à se dévoiler, et dans tout ça, Walt va décrocher un contrat en or : Cuisiner pour un gros revendeur qu’il rencontrera dans un restaurant dont vous entendrez beaucoup parler ensuite : Los Pollos Hermanos...
J’ai encore du mal à croire tout ce que j’ai vu en seulement 13 épisodes. Chaque partie de cette saison est bourrée d’infos croustillantes qui changeront systématiquement la donne, créant de vrais troubles dans les vies de chacun, à commencer par les White qui vont apprendre la nouvelle pour le cancer de Walt, la grossesse de Skyler, les mensonges qui ne peuvent plus être cachés… Jesse va continuer à monter en puissance, Hank va se montrer très ingénieux et va prendre de l’ampleur, et un nouveau personnage, l’avocat véreux Saul Goodman, va faire son apparition. Bref, je ne peux en dire plus au risque de vous spoiler, mais cette saison n’est que l’aboutissement de ce que promettait la saison 1.
Le casting est sans aucun doute l’un des ingrédients les plus importants à la réussite de la série. Cranston est toujours aussi bon, vous aurez constamment envie de mettre des baffes à Aaron Paul (Jesse) qui joue de mieux en mieux, quant aux personnages secondaires, ils ne vont cesser de vous surprendre. Dean Norris (Hank) en est le parfait exemple : le beauf’ lourdingue de la saison 1 va se transformer pour devenir un élément essentiel à la bonne marche du scénario. Et que dire des nouveaux arrivants, parfaits. Mais un bon casting ne peut pas tout faire, c’est la que le script intervient. Tous les personnages sont très mis en avant et incroyablement bien pensés. On en vient vite à se poser des questions sur la véritable personnalité de chacun : Walt est-il vraiment le père de famille tranquille qu’il a toujours été ? N’a-t-il pas tué plusieurs fois dans son propre intérêt ? Ne prend-t-il pas un plaisir intense à se mettre dans la peau d’Heisenberg ? Toute l’intrigue tourne autour du personnage de Walt, écrit à la perfection, ce qui pousse tout le reste vers le haut.
Finalement, Breaking Bad continue sur sa lancée en ne cessant jamais de nous surprendre. Pourvu de 6 épisodes supplémentaires, cette saison 2 planche plus sur l’aspect psychologique des personnages et permet aux téléspectateurs de s’identifier encore un peu plus à certains acteurs, que ferions-nous si nous étions à la place de Walt ? De Jesse ? De Skyler ? Les seconds rôles prennent de plus en plus d’ampleur, les nouveaux arrivants sont juste extraordinaires, et le Season Finale nous offre du grand spectacle, ainsi qu’une ouverture géniale pour la Saison 3… Parfait.
10/10